mercredi 17 mars 2010

Sur la reprise de mes articles sur d'autres sites

Parallèlement, je souligne que la reprise calamiteuse d'un certain nombre de mes articles sur d'autres sites est une chose que je dénonce. Ils y sont soit cités par morceaux (et ainsi privés de leur sens), soit coupés de leur contexte historique, soit trafiqués (c'est le cas de l'ignoble plateforme "Toutsaufsarkozy.com", qui ne fait que propager la haine de l'autre, et qui a repris en les transformant d'une façon scandaleuse des fragments de l'article dont il est question ci-dessous).
Cela est d'autant plus lamentable qu'il est ensuite presque impossible d'empêcher la parution de ces textes, et qu'il faut alors que le véritable auteur assume des propos qui lui sont tout à fait étrangers. Je le dis clairement : je n'ai aucun rapport avec ces sites, et je considère ce qui y est dit comme des choses totalement étrangères à ma pensée.
De même, j'affirme que les attaques de l'extrême droite, des racistes de tous bords et des catholiques intégristes et antirépublicains ne me dérangent pas le moins du monde : elles sont au contraire le signe du bien-fondé d'une réflexion qui répugne à tous les extrémistes et fascistes de France.
Mes articles originaux sont accessibles ici : http://www.agoravox.fr/auteur/florentin-gastard
J'y dénonce notamment la politique populiste et démagogique du président iranien ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, mais tout autant la manipulation outrancière orchestrée par l'Occident bien-pensant, dont il faut tout de même rappeler qu'il est largement responsable, par son implantation financière, par son passé colonial, par sa rhétorique nationaliste, des désordres qui font aujourd'hui le malheur du Moyen-Orient.
Aussi ne faut-il pas rester aveugles, ni devant les dérives du régime iranien, ni devant la politique post-colonialiste de l'Europe et des Etats-Unis, en rappelant que l'Iran reste le quatrième producteur mondial de pétrole...
J'y dénonce également la résurgence, depuis quelques mois, de ce flot d'idées nationalistes et réactionnaires, dans notre propre pays (cf le fameux débat...), qui nous ramène aux pires années de l'histoire de l'Occident. J'ai mis en avant des idées multiculturalistes contre la politique de la tradition et de "l'ancrage national et historique", apanage d'une droite qui se tourne de plus en plus vers son extrême...

Précisions sur un article défendant la laïcité publié il y a quelques mois

J'ai publié récemment un article polémique qui a pu soulever l'indignation d'une partie des catholiques ultratraditionalistes, prompts à accuser de "laïcisme de combat" tous les citoyens qui entendent défendre la laïcité de l'Etat.
J'y proposais l'interdiction du voile catholique et des vêtements ressortissant aux ordres religieux du clergé régulier dans les lieux publics. Il ne s'agit nullement d'une obsession anticatholique mais bien plutôt d'un souci égalitaire dans le traitement de la religion par l'Etat (après la probable interdiction des burqas dans une loi bienvenue, qui devrait bientôt être votée).

Favoriser une religion par rapport à une autre, ce serait renoncer à l'esprit républicain à l'origine de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat ; ce serait faire le choix de cette nouvelle idéologie, qu'on appelle "laïcité positive", et que défendent certains de mes détracteurs. ; ce serait oublier, surtout, que l'expression des convictions religieuses doit rester dans la sphère privée, dans un souci de neutralité confessionnelle de la vie publique.
Il s'agit de ne pas laisser les groupes qui prônent un retrait du monde au bénéfice d'un autre Seigneur que la communauté avoir une influence trop importante sur les citoyens de la République.
En tant que l'Etat ne "reconnaît aucun culte", les goûts confessionnels des uns et des autres doivent être discrets au possible afin de ne pas contrevenir à l'ordre public. C'est pourquoi il serait positif qu'une loi affirme clairement que les objets attachés à un culte précis, tels croix ou images pieuses, soient dissimulés dans les lieux où l'Etat est souverain, et singulièrement à l'école, de sorte que les antagonismes entre les communautés religieuses ne soient pas soulevés, comme c'est trop souvent le cas ces dernières années.

Bien entendu, il ne s'agit pas d'interdire les pratiques religieuses, contrairement à ce qu'affirment plusieurs sites (sites qui refusent en réalité la République), mais de les circonscrire aux lieux de culte et à la sphère privée : cela seul peut permettre un vivre ensemble qui ne soit pas perturbé par la mise en avant permanente des identités confessionnelles, frein à l'unité de la nation, au-delà du passé très chrétien de la France, qui n'est, dans le cadre de la loi de 1905, plus d'actualité.

samedi 6 mars 2010

Bilan de ma participation au débat politique sur le site Agoravox

Pendant quelques mois, j'ai voulu, par l'intermédiaire de cette Tribune, dénoncer les excès commis par des groupes malveillants et inconscients des réalités sociologiques de notre pays.
A l'heure où la laïcité, principe fondamental de la république, semblait remise en cause par l'insistance morbide de certains sur les "racines judéo-chrétiennes" de la France, j'ai montré en quoi cette réalité historique ne devait pas entrer en ligne de compte pour la définition des politiques à venir.
Malgré tout, un certain nombre de sites d'extrême droite, comme "F.desouche", n'ont cessé de s'en prendre à mes écrits. A l'inverse, d'autres sites ont cru bon de voir dans mes articles un éloge des minorités religieuses, comme "L'Islam en France", alors qu'il n'en est rien. Ma seule volonté était de défendre la loi de séparation des Eglises et de l'Etat de 1905, volonté qui fut stigmatisée par le site ultratraditionaliste "Laicitépositive.fr".

De la même manière, à une époque où l'internationalisation des échanges humains et culturels est une réalité positive, j'ai voulu mettre en garde les citoyens contre le discours nationaliste de certains, qui espèrent faire oublier les problèmes sociaux en insistant sur la nation (ce fut à un moment donné le cas du président de la République, pourtant habituellement favorable à un monde cosmopolite, conseillé sans doute par ses mauvais génies, MM. Besson et de Villiers).

Alors que l'essor d'Internet et des nouvelles technologies s'accompagne malheureusement d'une médiocratisation terrifiante des débats, j'ai également été frappé par l'importance des groupes de pression antisionistes, islamophobes, qui déversent leur haine un peu partout, dissimulés sous leur anonymat... Le site "Tout sauf Sarkozy.com" doit absolument être condamné : en plus d'inciter au rejet des populations juives, il reprend les articles de citoyens responsables en les transformant en pamphlets antisionistes (j'en ai moi-même été la victime). Avec ses acolytes de "F.desouche", il représente véritablement la lie d'Internet, la composante extrémiste qu'il faut combattre à tout prix pour éviter qu'un autre cataclysme se produise, après la crise des années 30 et la Seconde Guerre mondiale.

jeudi 4 mars 2010

Que faire contre ces sites qui professent l'antisionisme?

Alors que le monde a connu pendant la Deuxième Guerre mondiale le plus effroyable génocide de l’histoire de l’humanité, qui a conduit à l’extermination de 5,1 millions de Juifs, selon l’historien Raoul Hilberg (La Destruction des juifs d’Europe), le réseau Internet regorge de sites, blogs et forums plus ou moins haineux qui continuent à nier la réalité de la "catastrophe".Ces anonymes, qui professent en toute impunité des idées négationnistes, amis de Dieudonné et de Robert Faurisson, critiquent alors à tout-va l’Etat d’Israël, dont la légitimité vient justement de la puissance de l’antisémitisme européen qui sévit encore aujourd’hui, fruit du programme démagogique d’une certaine gauche anticapitaliste inspirée des déclarations indignes de M. Jean Jaurès, qui voulait, à son retour d’Algérie en 1895, que "les Algériens abattent ces politiques funestes qui, avec l’appui de la juiverie, suppriment ici toute équité"...
Certes, il est possible de remettre en cause la politique oppressive israélienne, spécialement celle du premier ministre nationaliste Benyamin Netanyahou, en poste depuis le 1er avril 2009. Mais comment comprendre que la politique israélienne devienne le centre de toutes les préoccupations d’un certain nombre d’individus, à tel point que tous les problèmes internationaux s’expliquent pour eux par la simple existence de l’Etat du peuple juif ?
Et d’ailleurs, peut-on même tolérer qu’on soit encore antisioniste plus de soixante ans après la création d’Israël ? Tout cela est grotesque et dramatique. Mais ce qui rend la situation plus ennuyeuse encore, c’est l’importance de ces sites qui, en louant les travaux des négationnistes et en mettant sans cesse l’accent sur l’"illégitimité" d’Israël, montrent bien que l’antisionisme n’est rien d’autre qu’une marque de fabrique populiste et démagogique, comme le montre bien Taguieff dans La judéophobie des Modernes.
De toute évidence, les travaux de cet historien ne sont pas lus par les responsables du site "L’Islam en France", qui diffuse sur toutes ses pages des publicités encourageant au boycott d’Israël et présentant le sionisme comme une politique criminelle, sans trop insister sur les souffrances de la population juive. Cela est tout à fait regrettable car un rapprochement entre Israéliens et Palestiniens ne peut être trouvé que dans un consensus qui implique le respect et la compréhension réciproques.
Un autre excès est atteint par le site d’extrême-droite antisioniste "Tout sauf Sarkozy", qui s’est permis de citer un de mes articles louant la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 (en plein débat sur l’identité nationale), en le transformant en un immonde papier, ajoutant ici et là des touches antisémites qui ne sont pas de moi et que je récuse totalement ! J’ai d’ailleurs tenté de faire retirer cet article calomnieux, en vain.Et je ne suis visiblement pas le seul à voir mes articles humanistes pervertis sans mon autorisation par les responsables de ce site aux méthodes de voyou, dont l’origine a été clairement établie par Jean-Yves Camus dans un article publié sur Libération.fr. En prétendant que le président de la République, Nicolas Sarkozy représente, avec l’Etat d’Israël, "l’axe de la haine", ce site (qui serait dirigé par Michel Schneider), n’hésite pas à citer Dieudonné et d’autres histrions à des fins malveillantes et particulièrement dangereuses.
A l’heure où la seule solution au Proche-Orient est la coexistence de deux Etats, ce que des individus sensés ne cessent de défendre avec force à l’instar de Barack Obama, le regain d’antisionisme en France ne laisse pas de nous inquiéter, surtout quand ses défenseurs usent des méthodes que nous avons dénoncées plus haut. Cachés derrière l’anonymat des lâches, ils semblent au-dessus des lois et au-’dessous de toute réflexion sérieuse. C’est là le passage, symptomatique de la psychologie ultra-contemporaine, de l’ère des masses -qui a vu son apogée dans les années 1930 et 1940, à l’ère des "individus-masse" (cf notre dernier article) -qui voit son apogée aujourd’hui et sans doute pour une ou plusieurs décennies. C’est contre cette médiocratisation des débats que nous nous battons maintenant, en revenant sur notre décision de ne plus publier d’articles sur Agoravox.